01. Le Blues et la souffrance
La souffrance n'est pas obligatoire pour chanter le blues. Il faut pourtant savoir de quoi on parle, vivre chaque mot, chaque phrase pour faire passer le message car oui, il y a un message dans cette musique. N'oublions pas quelle est née de la souffrance des esclaves noirs dans les champs de coton ! Travaillant sans espoir, résignés à leur sort. Elle est une alternative à la musique savante réservée aux élites de la société. C'est pour cela que l'on y trouve un message de liberté, d'un ailleurs où c'est mieux, d'un au-delà où Dieu, où le Diable, où les anges prennent pitié. Toujours une histoire d'amour où la femme, sorte de Lilith obscur, nous abandonne pour un autre nous laissant seul. Il n'y a que celui qui a connu la faim qui peut la reconnaitre dans le regard de l'autre. La souffrance n'est pas obligatoire dans le Blues mais elle fait écho à nos souffrances et c'est grâce à cela que l'on s'y reconnaît. En fait, on voudrait bien s'en passer !

02. Le Blues et l'Art du Guerrier
Pour jouer du Blues il faut être un Jedi. Pour jouer tout court d'ailleurs. C'est dur de vivre de la musique. Il faut du courage, de la persévérance, une dose de folie car qui se jetterai à l'eau sans savoir nager ? Il faut surmonter toutes sortes de peurs, de vexations. " Vous faites quoi comme métier ? Ah, bon, mais pour vivre ? " Alors que cela demande tellement de compétence, de temps perdu mais pas perdu non plus… Recommencer le même geste des centaines de fois jusqu'à ce que ça soit bon. Etre tendu tout en détente. Revenir à la simplicité. Aller à l'essentiel. Ca vous fait penser à rien ?

03. Le Blues et l'humilité
D'ailleurs sans humilité peut-on vraiment faire quelque chose qui dure ? On en a vite mare de ces frimeurs qui disent tout savoir et sur tout. A la rigueur, ça peut tenir un peu mais un beau jour, boom. Retour à la réalité.
Simplicité et efficacité, voilà, c'est tout ce qui nous est demandé. Encore une fois qu'entends-t-on par simplicité. Il n'y a rien de plus dur ! Cesser le bavardage, parler quand c'est le moment, se taire aussi. Ecouter, laisser l'inspiration venir, la suivre, ne pas se précipiter, se retenir et lâcher tout quand c'est le moment sinon ça retombe... C'est comme l'amour en quelque sorte…
On ne joue pas pour la reconnaissance mais pour faire de la bonne musique, une œuvre de valeur autant que possible. On est au SERVICE de la musique, du compositeur.

04. Le Blues et les femmes
Sans femmes pas de blues. Elles sont le sel dans le ragout, le piment dans le Tabasco, la pierre philosophale pour l'alchimiste, l'air pour les poumons, l'eau pour les poissons, le feu dans le poêle en plein hiver, le terre pour le jardin, les croquettes pour les chats. Sans elles, on est foutu. Quand elles dansent, un ange se pose pour les regarder. Certaines n'osent pas, d'autres font penser à un porte-avion qui tombe dans le jardin. Je parle de la féminité en fait, de l'inspiration, de la source, du havre, d'Anima, la messagère de l'inconscient quand elle s'incarne devant soi. Elle est ange ou démon, au choix, ou les deux à la fois. Mais quand ce corps se déhanche avec grâce pendant que l'on joue, on est au paradis…

05. Le Blues et la relation hiérarchique
Entre musiciens, honneurs au plus vieux, encore qu'il y a des vieux qui ne méritent pas d'honneur. Respect à celui qui a l'expérience ou le talent. On s'incline devant le talent même quand il parle par la bouche d'un plus jeune.
En règle générale, on ne fait pas de solos quand il y en a un qui chante encore que parfois ça peut se faire mais en arrière. Par contre, quand c'est le moment on ne joue pas les vexés, on y va coute que coute.
On ne couvre pas les autres en jouant trop forts. On adapte son jeu avec souplesse au besoin de l'instant musical.
Le chanteur ou la chanteuse est le leader. Les musiciens sont à son service ou au service du soliste compositeur. A lui ou à elle de donner à chacun sa place et son moment. Je ne dis pas qu'il faut un leader mais qu'il en a un de toute façon qu'on le veuille ou non. Il y a des prises de décision que l'on fait et que l'accompagnateur doit suivre pour ne pas laisser tomber la musique devant le monde. Quand on regarde un vol d'oie sauvage, il y en a toujours une en tête même si ce n'ai pas toujours la même. Elles partagent cette responsabilité.Ca serait l'idéale…
Ceci dit, on nage en pleine liberté. Il n'y a pas de loi absolu et heureusement.

06. Le Blues et le respect
Il va sans dire…

07. Le Blues et la drogue
Comme dirais Didier Malherbe : la drogue, c'est une histoire personnelle…

08. Le Blues et la société

09. Le Blues et la police
On est mal vu en générale. Peut être à cause du bruit encore que c'est à se demander parfois ? Peut être, c'est la jalousie ?


10. Le Blues et Dieu
Quand on n'a rien en poche, on ne craint pas les voleurs. Et quand ce rien,c'est Dieu, il y a comme un drôle de souffle qui fait vivre le moment avec plus d'intensité. Si Dieu n'est pas dans le Blues, il est nul part.
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